Reconstructing yourself in a changing urban environment

29 November 2007

Un "monde" privatif au grand public

Il est courant de voir dans l’espace public des rues et routes des villes mexicaines une profusion de panneaux publicitaires. En soit rien de particulier à l’apparence chaotique de ces contextes périphériques. Leurs messages et leurs objets nous interpellent cependant. Pas de réclames de produits ou d’images subliminales pour titiller le consommateur: c’est l’exclusivité de l’habitat qui est ici mis en vente. L’image sécuritaire de ces lotissements fermés (fraccionamentos cerrados) est l’argument principal pour amener des acheteurs friands d’isolement et de services sécurisants. Tel ce panneau (voir image), illustrant un enfant dans un jardin privatif près d’un molosse (montant la garde ?), accompagné d’une phrase faisant office de titre explicatif : « El mundo de Joaquim es el mas seguro » (le monde de Joaquim est le plus sur).

Dans l’espace public d’une ville à peine naissante se confrontent les images et leurs contextes. Alors que les panneaux sont disposés dans des zones d’habitat à la marge, plus ou moins industrialisées, au bord de grandes routes, leurs messages eux représentent une image de l’habitat bien différente de leurs contextes. Aussi ces panneaux s’adressent à une population qui souhaite se retrancher dans des enclaves privatisées. Cette aspiration à accéder au statut « d’élite » prend une tournure caricaturale sur un panneau présentant un couple sur un bateau avec pour titre « Si viajas en primera clase porque no vives en ella ? » (si tu voyages en première classe pourquoi ne vis-tu pas dedans ?). Vivre retranché du « monde » dans des logements "exclusifs" serait-il égal à l’achat d’un billet d’avion de première classe pour une destination de rêve ?

Cette vision contrastée du panneau du bord de route et de son lieu d’implantation nous raconte sans équivoque l’évolution actuelle d’une société divisée dans laquelle l’espace public représente les images d’un monde privé et inaccessible pour beaucoup.

Site web de promotion immobilière et des opérations presentées sur la photo :

>> http://www.cig.com

Les définitions ci-dessous sont issues du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales [lexicographie].

PUBLICITE:

- Action de rendre public; résultat de cette action: Ces arrêtés des préfets sont exécutoires par eux-mêmes (...); mais après avoir été portés à la connaissance du public par voie d'affiches, quand ils intéressent toutes les communes, ou bien à son de trompe ou de tambour, surtout dit M. Taudière, depuis l'article 96 de la Loi de 1884, qui rend cette publicité obligatoire pour les arrêtés municipaux, et a fortiori, pour les arrêtés des préfets. Baradat, Organ. préfect., 1907, p. 92.

- Caractère de ce qui est notoire, connu de tous ou au moins du plus grand nombre de personnes. Entourer qqc. de la plus grande publicité; un coup de publicité. Elle s'habillait à ravir, et adorait M. de Chateaubriand. C'était, en termes d'étude, une conquête charmante pour Eugène. Il n'en parlait à personne, mais tout le monde le savait. Cette publicité alla si loin que le mari finit par l'apprendre (Soulié, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 67).

- Action, fait de promouvoir la vente d'un produit en exerçant sur le public une influence, une action psychologique afin de créer en lui des besoins, des désirs; ensemble des moyens employés pour promouvoir un produit. Publicité adroite, éhontée, informatrice, mensongère, tapageuse; frais de publicité; faire une campagne de publicité en faveur de qqc.; préparer de la publicité à un produit; publicité par voie de radio-télévision. Des sommes énormes sont dépensées pour la publicité commerciale. Aussi des quantités de produits alimentaires et pharmaceutiques, inutiles, et souvent nuisibles, sont-ils devenus une nécessité pour les hommes civilisés (Carrel, L'Homme, 1935, p. 29).


18 November 2007

Open Project

OpenStreetMap est un projet dont l'objectif est de fournir à tout ceux qui le désirent, des données géographiques gratuites telles que les cartes routières. Le projet a débuté car la plupart des cartes qui semblent gratuites ont des restrictions légales ou techniques limitant leur usage et empêchant de les utiliser de façon créative, productive ou inattendue.

Après avoir parcouru un chemin, le bord d’une rivière, ou effectuer quelconque balade en ville de par les rues, il est possible de garder en mémoire grâce à un système GPS les informations géographiques en les paramétrant pour les télécharger ensuite sur un serveur adapté à recevoir l’information. Dans ces conditions chacun peut alors devenir le cartographe de cette carte publique disponible en ligne.

Voir le site du projet mis en place depuis 2004 : http://www.openstreetmap.org/

15 November 2007

Un complot pour la ville

Le début d’une aventure commence souvent par des coïncidences et des rencontres. Celle de COMPLOT, deux jours de conférences sur la ville, l’urbanisme ce mois d'octobre 2007 à Guadalajara au Mexique en est un exemple. Il y a deux ans, « l’aventure » avait déjà débuté sa route. A l’initiative d’un groupe indépendant, Centro de Infotectura y Tecnologia Aplicada, Alfredo Hidalgo percute depuis les habitudes reconnues provinciales de la ville pour inviter des architectes et urbanistes de bords et d'horizons divers. Cette présence internationale sur un même objet, celui de la ville contemporaine, a donné la chance au public d’intervenir, de susciter les débats. Une table ronde riche à l'heure ou la ville est prête à recevoir en 2011 les jeux olympiques panaméricains, et voir peut être sa forme transformée.

>> voir ancien post sur Guadalajara.

05 November 2007

Crise existentielle et crise du logement

Alors que l’Institut Français d’Architecture expose l’habitat de Barbie, les rues parisiennes accueillent des sans-abris. En effet durant ce mois de novembre 2007 la Rue de la Banque est devenue un lieu médiatisé de cristallisation de cette crise. Cela ne veut pas dire que l’architecture peut et doit résoudre le problème actuel du marché de l’immobilier et du logement, mais que l’architecte reste volontairement à l’écart des débats politiques et sociaux. Peut-être alors que l’exposition de Barbie ne cherche pas seulement à suggérer la crise existentielle de « la femme » dans son logis, mais aussi la distance de plus en plus criante entre la pratique architecturale et la réalité sociale. A dire vrai, j’en doute fortement. Il semble malheureusement que la figure de l’architecte comme acteur du politique et d’un certain militantisme social s’amenuise au fur et à mesure que la pratique embrasse son propre professionnalisme avec égocentrisme.
Les deux articles ci-dessous tentent d'illustrer nos propos.

Les mal-logés de retour rue de la Banque, à Paris
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 03.11.07 | 09h37 • Mis à jour le 03.11.07 | 09h38

Quelques dizaines de personnes se sont à nouveau installées dans la nuit de vendredi à samedi, rue de la Banque à Paris, où des associations, notamment le Droit au logement (DAL), organisent depuis un mois un campement pour demander l'amélioration des conditions de logement. Ces personnes, essentiellement des femmes d'origine africaine, se sont installées sur des bâches dépliées sur le trottoir devant un immeuble, lui-même occupé par le DAL et plusieurs autres organisations qui en ont fait le "ministère de la crise du logement". Les forces de l'ordre présentes, qui avaient délogées au moins à quatre reprises ces "campeurs", ne sont pas intervenues.
Une délégation du DAL avait été reçue vendredi après-midi pendant plus de deux heures par le directeur de cabinet de la ministre du logement, Christine Boutin . Cette rencontre, selon le DAL, n'a débouché sur rien de concret en vue du relogement des familles qui campent rue de la Banque. Le porte-parole du DAL, Jean-Baptiste Eyraud, avait affirmé à la presse à l'issue de l'entretien que ses interlocuteurs n'avaient pas voulu recevoir la liste des 320 familles que son association entend reloger. Le ministère, dans un communiqué diffusé dans la soirée, a pour sa part affirmé que "M. Eyraud n'a pas remis de liste (...) mais a accepté le principe d'en remettre une globale, avec une typologie des diverses situations de familles". Cette liste permettra de déterminer qui pourra bénéficier de la loi sur le droit au logement opposable, qui prendra effet le 1er janvier, souligne le ministère.


MISE EN OEUVRE RAPIDE DE LA LOI

Avant la réunion, une responsable du DAL à Paris avait précisé que les familles de la rue de la Banque étaient hébergées à l'hôtel ou chez des tiers et accepteraient "évidemment toute proposition de relogement". Elle a cependant souligné au micro de BFM TV que la plupart des adultes avaient un emploi, et que leur seule contrainte était qu'ils commençaient leur travail très tôt.

"Je m'emploie à mettre en oeuvre le plus rapidement possible la loi du droit au Logement opposable", a pour sa part déclaré Christine Boutin dans un communiqué diffusé après la rencontre du DAL avec son directeur de cabinet. La ministre avait dit la veille qu'elle refuserait de "tolérer que des campements s'installent dans Paris" et prévenu qu'elle ne se laisserait "influencer par aucune gesticulation médiatique" de la part de personnalités "totalement incompétentes sur les questions du logement".


Une maison futuriste pour une Barbie émancipée
Article publié le 14 Octobre 2007Par Véronique Cauhapé Source : LE MONDE Taille de l'article : 474 mots - Extrait :

"La villa imaginée par neuf femmes architectes pour la poupée la plus célèbre du monde est exposée à Paris. Dans son espace beauté, la chevelure voilée de dentelle noire, Barbie apparaît en femme mystérieuse et lointaine. Limite maîtresse sadomasochiste, elle est assise face à son miroir, ignorant fièrement Spiderman enfermé dans une cage à oiseau. Dans sa cuisine, Barbie reçoit ses amies assises sur des sortes de passoires (remplies de plumes) suspendues à une tringle. Il suffit d'appuyer sur un bouton pour qu'une table dressée se soulève jusqu'à hauteur de ce groupe de filles. Telles sont deux des neuf pièces qui composent la Villa de Mademoiselle B."