Reconstructing yourself in a changing urban environment

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18 October 2008

Crossing the "borders" of urban politics: USA, France & Mexico


By crossing the borders between the United States, France and Mexico, as well as those between academic disciplines, this session will stress the use of comparisons as a tool for urban planners and scholars in the analysis of urban politics.


Today’s difficulty for specificity within urban comparisons in a global context can lead to misrepresentations. By crossing disciplines as well as national borders, an interdisciplinary perspective will highlight the uses and abuses of global comparisons and recognize its potentials in urban research and planning.

The panellists participating in this session on Comparative Urban Politics animating a discussion among faculty and students are:

Diane Davis: Professor of Political Sociology, head of the International Development Group.

Aseem Inam: Visiting Lecturer & urban designer.

Phillip Thompson: Associate Professor of Urban Politics

Thomas Watkin: PhD candidate in Sociology, EHESS (Visiting PhD at DUSP with the support from the Tec de Monterrey)

09 March 2008

Crise et habitat

"Hausse des prix de l'immobilier, effets de la crise américaine, problème récurrent des sans-logis... : autant de questions d'actualité qui font l'objet de débats et de réflexions sur les actions à mener. Le dossier éclaire ces différents enjeux en présentant : des analyses des politiques françaises du logement des dernières décennies, et notamment en matière de logement social ; des points de vue des divers acteurs ; la législation et les évolutions les plus récentes de la politique gouvernementale. Une partie traite également de la situation à l'étranger, principalement au niveau européen, et permet de mesurer les similitudes ou les différences par rapport à d'autres pays."

Pour consulter ce rapport publié par la Documentation Française:
>> http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303332109449/index.shtml

30 January 2008

France pavillonnaire


Cela faisait longtemps que le thème n'avait pas été abordé dans nos posts plus anciens: celui des pavillons.

Le dernier numéro de Vacarme porte sur : 'la france pavillonnaire' et explique de manière plurielle les questions posées par ce type d'habitat très en vogue dans les franges urbaines des villes françaises - et les politiques actuelles.
>> http://www.vacarme.org/rubrique288.html

15 September 2007

Patrimonialiser le logement social?

La rénovation d'une cité de Pantin bloquée au nom du patrimoine
LE MONDE 15.09.07 13h44

Quelle mue pour le Serpentin ? Cette cité dite sensible du quartier des Courtillières, à Pantin Seine-Saint-Denis), fait l'objet d'un lourd projet de rénovation. Un plan de 200 millions d'euros, en partie financé par l' Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU), aujourd'hui bloqué par une demande de classement des bâtiments au titre des monuments historiques et un rapport commandé par les ministres du logement et de la culture, aux conclusions très critiques. "Ces gens vivent sur une autre planète. Des familles entières attendent le renouveau, et on interrompt après cinq ans d'études une opération que tous les services de l'Etat ont approuvée", s'agace le maire (PS) de Pantin, Bertrand Kern.
Alors que le chantier devait démarrer en janvier, la rénovation intérieure des 635 logements vient de commencer, début septembre. Et la restructuration plus lourde du quartier est toujours en attente d'un arbitrage. Une réunion interministérielle a tenté d'esquisser une solution de compromis, mercredi 12 septembre. Sans résultat pour l'instant.
Comment une cité dégradée et à l'urbanisme problématique peut-elle constituer un patrimoine intouchable ? Le Serpentin ondule sur 1,5 kilomètre de long pour former une boucle presque fermée. C'est une barre molle de cinq étages, autour d'un parc vallonné de 4 hectares. On y reconnaît la signature d' Emile Aillaud (1902-1988), figure de l'architecture moderne et auteur de grands ensembles qui cherchent à s'affranchir des formes droites des barres et des tours.
Construit à l'économie dans les années 1960, le Serpentin a mal vieilli. Les appartements sont trop petits, les façades sont décrépies, l'isolation fait défaut. Les halls traversants et les entrées de cave ont été bouchés pour décourager les trafics qui prospèrent dans cette cité close. "Les Courtillières, c'est 6 000 habitants et 100 % de logements sociaux. Le Serpentin, c'est le bas de l'échelle", décrit M. Kern.
Elue en 2001, l'équipe municipale socialiste entreprend de rénover le quartier, où le Serpentin côtoie une vingtaine de tours en tripode et des barres plus classiques. Au menu : un nouveau centre-ville avec des commerces, un pôle de santé, un équipement culturel ; des démolitions, des constructions, et l'ambition de "tomber" à 80 % de logements sociaux.
"Dans ce plan, le Serpentin forme un barrage urbain au milieu des Courtillières, qui empêche de circuler entre les quartiers et de rejoindre le nouveau centre", estime M. Kern. Une contrainte lourde, alors que le quartier est déjà coincé entre le fort d'Aubervilliers et le cimetière de Pantin-Bobigny. Un nouveau tracé urbain est confié à l'urbaniste Djamel Klouche. Et les architectes retenus pour rénover le Serpentin, Dominique Renaud et Philippe Vignaud, de l'agence RVA, prévoient, pour désenclaver la cité, d'ouvrir une large traversée dans la forteresse en démolissant deux boucles du ruban au sud et sept blocs au nord. Des brèches de 38 mètres et de 114 mètres, 15 % de démolition au total.
Le parc rénové devient un jardin public pour l'ensemble du quartier. Les appartements sont agrandis. L'enduit peint de couleurs pâles est remplacé par des panneaux de terre cuite rouges, faciles à changer. L'ensemble s'accompagne d'un ambitieux volet environnemental visant à réduire de 15 % les charges de copropriété grâce à des économies d'énergie.
Ces changements ulcèrent Gérard Monnier, professeur d'histoire de l'architecture à la Sorbonne et fondateur de l'association Docomomo, vouée à la défense des bâtiments du mouvement moderne. En mai 2006, alors que le projet est ficelé, il demande au ministère de la culture de classer le bâtiment. La Rue de Valois et le ministère du logement décident alors de tout geler et diligentent une mission d'enquête.
Dans leur rapport du 23 avril, les enquêteurs notent le caractère absurdement tardif de leur mission et rejettent la demande de classement tant les opérations sont avancées. Mais leur jugement est sévère : "On a bien affaire à une oeuvre majeure, comme modèle architectural et urbain ayant marqué l'histoire de l'architecture française. Le projet apporte des changements irréversiblement dénaturants." Les inspecteurs contestent largement les choix retenus : les brèches, excessives ; les façades, "en complète contradiction avec l'esprit" du bâtiment ; le parc, "transformation d'un espace public réussi des années 1960 en pastiche de parc parisien du XIXe siècle"... Et préconisent de forts amendements.
"Je ne ferai rien au détriment des gens qui vivent là, prévient le maire. Je suis prêt à démolir moins de longueur du Serpentin, si cela permet quand même de s'ouvrir sur le centre-ville et si l'ANRU finance les surcoûts. Mais pas question de revenir à de l'enduit en façade."
M. Vignaud, architecte habitué des opérations de rénovation urbaine, se dit a priori plutôt hostile aux démolitions, souvent traumatisantes pour les habitants. Mais selon lui, "c'est une aberration de vouloir patrimonialiser le logement social, la priorité c'est de répondre aux besoins de la population, à une logique urbaine, et de s'adapter à des budgets d'entretien très faibles. Notre intervention améliore le quartier de manière durable sans dénaturer l'architecture d'Aillaud, dont il est légitime de vouloir garder un témoignage".
En attendant un épilogue, les acteurs de cette ubuesque histoire sont au moins unanimes pour souhaiter que l'intérêt patrimonial des bâtiments soit désormais étudié en amont dans les opérations de renouvellement urbain.
Grégoire Allix
Article paru dans l'édition du 16.09.07

02 June 2007

Demolition versus destruction ?

Since 2003, the creation of a new French public institution, the Agence Nationale de Renovation Urbaine can finance the demolition of public housing. Each municipal administration can apply to specific grants to this institution to change the stigmatized façade of their public housing neighborhoods by demolishing, rebuilding - and therefore relocating the families. Located in the outskirts of many cities, those “grands ensembles” as it is usually called in French to designate “housing projects” or “housing estates” have been waiting far too long for their demolition. But the question is all about the reasons and the tools to resolve a set of “problems” supposedly inherent to “those neighborhoods”. Is the demolition really necessary? And what are the strategies behind the demolition related to the deconcentration of poverty or social mobility?

Indeed, demolition of entire neighborhoods is not an easy task. As urban renewal in the 1950s did, mobility is somehow forced and lived as a trauma for many families. The following extract of an article published in the french daily newspaper Le Monde is describing more in details “how it happens” on the ground. The example taken here is a housing project located in Poissy: La Coudraie.

A Poissy, des habitants d'un quartier promis à la démolition se mobilisent
LE MONDE 28.05.07 14h28 • Mis à jour le 28.05.07 14h28


EXTRAIT : « "Il est possible que d'ex-habitants de La Coudraie s'acquittent aujourd'hui d'un loyer plus élevé", admet Laurence Buors, chargée de mission pour la politique de la Ville à la mairie de Poissy. Mais ces augmentations peuvent être atténuées par des aides au logement plus avantageuses ; du coup, le "reste à charge" reste grosso modo le même, enchaîne-t-elle. "Tous les locataires sont partis sur la base du volontariat, insiste Mme Buors. Il est arrivé qu'un ménage accepte de quitter La Coudraie au bout de la huitième proposition de logement."
D'après M. Masdeu-Arus, la moitié des familles qui ont fait leurs valises depuis 2004 habitent toujours à Poissy. Les autres ont été relogées ailleurs - dans les Yvelines le plus souvent. Certaines se disent très contentes de leur nouveau domicile. Ainsi, Corine Eulalie, 36 ans, son mari et leurs quatre enfants ont emménagé, en août 2006, dans un pavillon à Gargenville. Ils paient "peut-être un peu plus" de charges mais sont ravis d'avoir un jardin. "A l'école, il n'y a ni bagarre ni délinquance", ajoute Mme Eulalie. Elle ne regrette pas La Coudraie : "C'était devenu difficile à vivre, avec les jeunes qui occupent l'entrée de l'immeuble. Mes enfants avaient peur de sortir."
Après avoir connu de nombreux avatars, le plan de "rénovation" de La Coudraie prévoit la construction d'un nouvel hôpital - à l'emplacement des immeubles promis à la démolition. Pour compenser leur disparition, 608 logements sociaux devraient être édifiés à Poissy même. Reste maintenant à obtenir le feu vert de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), qui étudie le projet »
[Image above: Poissy. "Le grand ensemble", par Mathieu Pernot. Photographie couleur, tirage jet d'encre. 27,5 x 40cm encadré - image published in Le Monde in this same article]


This positive view on the demolition is definitely not shared by many researchers and even politicians who start to criticize the choice by municipalities of the demolition and the social goals raised to hide the financial real estate benefits.

Centre SUD, a research center based at the Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris La Villette [ENSAPLV] organized with their students a fieldwork on this site of La Coudraie and had an “objectivation” much different than the ANRU with critical viewpoints on the demolition - here described as a destruction of a domestic and social structure.

>> see the report by the students of the ENSAPLV : click here.
[ on your left: a page taken from the report of ENSAPLV]

20 April 2007

Exhibiting the street[s]

Streets! Theme, theme park - or simply just another event to remember that we are all citizens and urbanites in our global cities and use streets. It is of course not new that an event as the exhibition organized by the Ecole Nationale Supérieure de Paris Val-de-Seine is focusing on the streets as a main and essential space of our cities.

Underlying a democratic title “La rue est à nous” , literary in english The Street Belongs to All of Us, this exhibition curated by François Asher is sponsored by the Institut pour la Ville en Mouvement . The aim of this exhibition is definitely not to historicize the street as an urban artifact but more to have a contemporary understanding of its forms and uses as a global social phenomenon. What is street of our cities? Where and how is it used? Is it still a public good/space?

With this global concern in mind this exhibition will therefore travel; it will go to Shanghai and Sao Paolo. In Paris, few other events will be and have already been structured around this ‘cultural street’ : like the publication of the last issue of the review Urbanisme (March/April 2007, Nº 353), a small colloque around the review Flux [PDF program here ] , or a conference on kids living in the streets of Mexico City at the Institut du Mexique .
In addition to this mobile exhibition there will be for those who would not be able to follow the itinerary from Paris to Shanghai - to buy simply the catalog .
And you...what are the meanings of streets? What is your street?

Press review:
In french

31 March 2007

World Democratic Tour






Not really a map but a cartography of everything and nothing. This could be a headline for the work of Pascal Colrat, a young artist, who is exhibiting at the Cité Internationale de Paris. The idea is simple: to transform our representation of the Parisian subway map. The map as an object is also reinforced by its presentation as an element of the public space as it is described by the web site of the Cité Internationale about:

« L’œuvre réalisée par Pascal Colrat est donc d’abord un objet : une carte, un plan que les résidents et visiteurs de la Cité pourront avoir entre les mains. Elle donnera également lieu à une installation dans le parc de la Cité : pour renforcer l’idée originale du plan, mais également celle du détournement d’un objet quotidien, l’artiste utilise comme support d’installation un mobilier urbain traditionnel de signalétique que peut trouver tout usager, dans et autour du métro. C’est ainsi que porte-plans et “ sucettes “ d’affichage seront installés dans la cour d’honneur de la cité internationale et dans la Maison Internationale, créant ainsi un faux univers RATP, montrant à voir de faux plans de métro.Autant de trompe-l’œil suscitant la curiosité des utilisateurs du parc, qui pourront se procurer les plans, tirés en dix mille exemplaires et mis à leur disposition dans des présentoirs. » source: web site CIUP.


Two main objectives are achieved in this work:
- To work on the signaletic and the presentation of the map.
- To realize a public document for everyone.

Whereas this illogic representation pastes the world map to the Parisian map, it aims to be mainly considered as a playful object. With the bold title of ‘World Democratic Map’ this representation relates to its own location: the Cité Internationale Universitaire de Paris as a place of diversity of cultures.
Inhabiting the city as a democratic citizen is also to be aware of representation such as maps and multiple cartographies. The transformation of its use is revealing even more its primary purpose: to extract from the physical geography a specific use or network.

>> See the web site of Etapes
>> See the web site of VisualImage
ps: Images are coming from the two web sites cited above.

21 March 2007

Le SUD de la Villette...



image de l'Association ACS de Séville.


L’intérêt pour les pays dits « du sud » prend depuis peu forme dans les enseignements des écoles d’architecture. Ceux-ci se concentrent autour des questions de développement urbain, à une échelle locale.
Centre SUD [Situations Urbaines de Développement] est un groupement d’enseignements basé à l’ Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-La Villette possible et motivé par la large représentation d’étudiants originaires des pays du Sud. L’idée de Centre SUD est de constituer un centre de ressources scientifiques et professionnelles et d’assurer « un encadrement pédagogique, d'une part en articulant la production de mémoires, de diplômes et les stages professionnalisants, et d'autre part en rendant pérenne un cursus relatif aux questions de précarité et de "mal-développement" en architecture et en projet urbain ».
Lors du dernier séminaire Centre SUD organisé par Agnès Deboulet et Anne d’Orazio plusieurs expériences se sont croisées : celle du Direito a Habitaçao et les habitants des quartiers de bidonvilles de Lisbonne, celle des étudiants de l’ENSAPLV travaillants sur les problématiques soulevées par les démolitions de quartiers ANRU dans la banlieue parisienne, et enfin celle de l’ Association ACS de l'Ecole d'Architecture de Séville à travers un projet dans un quartier marocain.

17 March 2007

Tracking time.



I was participating to a Colloque in Nanterre Paris X last week. The following text is an explanation of the theme and questions of mostly 70 researchers raised during two days:


"Détruites, ensevelies, rebâties, remaniées, réaménagées, les villes ne cessent de se métamorphoser en réutilisant leurs propres matériaux, leur propre composition architecturale. Leur observation conduit à poser nombre de questions à propos des invariants qui, au-delà des péripéties du conjoncturel, font, ou plutôt, transcendent, la ville. Dans ce colloque organisé par le laboratoire MOSAIQUES (UMR LOUEST), la question de la pérennité sera envisagée sous ses aspects matériel et immatériel. Comment modifier l’image négative d’une ville à une époque où l’attractivité des centres urbains se joue précisément à partir des images qu’elles projettent ? Il y a lieu d’interroger la notion de permanence, car derrière les crises et les incertitudes se cache souvent la recherche d’une ville perçue comme « idéale ». Quand la ville est en perpétuel mouvement et en incessante recomposition, quand elle peut décliner, voire disparaître, se pose la question de ce qui fait la ville, de cette identité urbaine qui transcenderait les lieux et les cultures."

Voir la totalité du programme du Colloque sur le site de CALENDA.


05 March 2007

Village people...


Here is a picture of a famous and mediatized invaded public space by the homeless in Paris along the Canal Saint-Martin in the 10th arrondissement.
Almost 400 people settled here in december...

A extract of an article in Le Monde is describing the situation:

"La situation s'envenime au Canal Saint-Martin", titre dimanche 18 février Le Parisien. Le camp de SDF du 10e arrondissement de Paris, devenu exemplaire par le soutien de tous les bords politiques, compte toujours 120 tentes. Et la "drogue", dont l'alcool, ainsi que "l'épuisement" et le manque de solutions de relogements, tendent les relations avec le voisinage, écrit le quotidien. L'Etat est reponsable de la situation, a clairement affirmé Augustin Legrand, le comédien et fondateur de l'association des Enfants de Don Quichotte, de retour sur le camp samedi après cinq semaines de tournage en Afrique du sud. L'association a mis officiellement fin à son action sur le canal le 8 janvier."













01 March 2007

Planning housing in Paris?

The case of the Region of Paris is an extreme housing market example. It shows how weak can be urban policies in relation to the local economy. The article that follows [in french] explains the "resistance" of cities facing the regional power. The question of housing is therefore located in the center of many debates between major actors. It also shows how master planning fails.

Source: LE MONDE, 27/02/2007
Title: Les projets de l'Ile-de-France pour le logement jugés "irréalistes"


"Augmenter la production de logements tout en réduisant les surfaces urbanisables : c'est l'un des paris que le conseil régional d'Ile-de-France s'est fixé dans son projet de schéma directeur (Le Monde daté 18-19 février). La démarche est "irréaliste", aux yeux du député Gilles Carrez (UMP, Val-de-Marne). Moins véhéments, les professionnels du bâtiment, le mouvement HLM et les représentants des services de l'Etat se disent cependant "inquiets" face aux orientations adoptées par la région.

Le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif) entend combler le déficit de logements qui s'est creusé, au fil des ans, sans consommer trop de terrains. Il recommande d'implanter les habitations nouvelles "en priorité dans les pôles urbains existants ou en devenir, à proximité d'une desserte en transports satisfaisante". Jusqu'en 2030, le nombre espéré de mises en chantier s'élève à 60 000 par an, contre une moyenne annuelle de 43 000 entre 1990 et 2005 (près de 37 000 sur la seule année 2006).

RISQUE DE "CRÉER LA RARETÉ"
Les élus régionaux pensent qu'environ 40 000 habitations pourraient sortir de terre, chaque année, dans des "espaces déjà urbanisés". Les 20 000 autres logements programmés seraient créés dans les "secteurs d'urbanisation nouvelle", dont l'étendue a été réduite dans le projet de SDRIF (environ 29 000 hectares contre un peu plus de 43 000 dans le schéma directeur de 1994). La région cherche ainsi à promouvoir une ville "dense et compacte" pour combattre l'étalement urbain, rentabiliser les infrastructures existantes, limiter les déplacements domicile-travail et protéger les espaces naturels ou agricoles.
Cette démarche est "séduisante", commente le président de l'Association régionale des organismes HLM, Stéphane Dambrine, mais elle ne correspond pas aux orientations des documents d'urbanisme élaborés par de nombreuses municipalités. "Les maires sont de plus en plus enclins à diminuer la densité des programmes immobiliers sur leur commune", enchérit le président de la Fédération des promoteurs-constructeurs d'Ile-de-France, Claude Cagol. Le phénomène est encouragé par une partie de la population, qui s'oppose aux nouveaux immeubles afin de préserver sa tranquillité et son cadre de vie.
Si les espaces ouverts à l'urbanisation diminuent au moment même où les communes tendent à devenir plus malthusiennes, le risque est grand de "créer la rareté" et de bloquer la relance, ajoute M. Cagol. Les collectivités locales ne sont, en effet, nullement tenues de se conformer aux objectifs de construction inscrits dans le Sdrif.
De telles difficultés n'ont pas lieu d'être si les maires manifestent "la volonté politique de répondre à la demande de la population francilienne", objecte Jean-Luc Laurent, vice-président (MRC) du conseil régional, chargé du logement. Mais cet argument ne dissipe pas la préoccupation des services de l'Etat. Ainsi, le délégué interministériel pour le développement de l'offre de logements, Jean-Pierre Beysson, a récemment écrit aux ministres du logement, de l'équipement et de l'intérieur pour attirer leur attention sur le problème de cohérence que le Sdrif soulève."